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ses:dossier_documentaire_croissance

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ses:dossier_documentaire_croissance [2016/01/29 22:45]
yam [II. Les politiques climatiques]
ses:dossier_documentaire_croissance [2016/10/31 14:08]
yam [Les limites du PIB]
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 ====== Dossier documentaire : Sources & limites de la croissance ====== ====== Dossier documentaire : Sources & limites de la croissance ======
  
-====== Introduction ====== 
  
-Ce que Adam Smith nommait « cette opulence générale qui se répand jusque dans les dernières classes du peuple » (dans son célèbre ouvrage de 1776, //Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations//) reste, encore aujourd'hui, au cœur des préoccupations. La croissance économique, à l'origine de cette opulence, est ainsi un sujet central d'étude pour les économistes. 
  
-On retient le plus souvent la définition de François Perroux (économiste français, 1903-1987) de la croissance économique :  
- 
-<html><fieldset class='yamfs'></html> 
-C’est l’augmentation soutenue, pendant une ou plusieurs périodes longues, d’un indicateur de dimension significatif. 
-<html></fieldset></html> 
- 
-C’est donc un phénomène de long terme, c’est-à-dire durable. Par son caractère durable, la croissance se distingue de l’expansion (accroissement momentané et réversible de la production qui concerne donc le court terme, c'est-à-dire une phase temporaire de la conjoncture). 
- 
-C’est un phénomène quantitatif. L’indicateur généralement retenu pour le mesurer est le PIB (Produit intérieur brut), principal agrégat de la comptabilité nationale. La croissance est alors assimilée au taux de croissance du PIB. Il peut s'agir, parfois, du RNB (Revenu national brut). 
- 
-====== La mesure du PIB sur longue période ====== 
- 
-Pour comprendre les documents suivants, il faut savoir faire la [[ses:outils_quantitatifs#les_evolutions_en_volume_et_les_evolutions_en_valeur|différence entre prix courants et prix constants]]. 
- 
-== Document. Les trois approches à prix courants du PIB français en milliards d'euros == 
- 
-{{:user:yamina_abdallahi:ses:pib3approches.png|Les trois approches à prix courants du PIB français en milliards d'euros}} 
- 
-''Source : Comptes nationaux - Base 2010, Insee. Disponible en ligne : http://www.insee.fr/fr/themes/comptes-nationaux/tableau.asp?sous_theme=1&xml=t_1105'' 
- 
-== Document. L'évolution du PIB français à prix constants en milliards d'euros == 
- 
-<html><fieldset class='yamfs'></html> 
-{{:user:yamina_abdallahi:ses:pibvolume2014.png|}} 
-<html></fieldset></html> 
- 
-''Source : Insee, Comptes nationaux - Base 2010. Disponible en ligne : http://www.insee.fr/fr/themes/comptes-nationaux/tableau.asp?sous_theme=1&xml=t_1102 ({{:user:yamina_abdallahi:ses:pibvolume2014.ods|version ods}})'' 
- 
-== Document. Le taux de croissance du PIB français à prix courants et constants == 
- 
-<html><fieldset class='yamfs'></html> 
-{{:user:yamina_abdallahi:ses:pibvolumevaleur2014.png|}} 
-<html></fieldset></html> 
- 
-''Source : Insee, Comptes nationaux - Base 2010. Disponible en ligne :  http://www.insee.fr/fr/ffc/figure/NATTEF08112.xls ({{:user:yamina_abdallahi:ses:pibvolumevaleur2014.xls|version ods}})'' 
- 
-== Document. L'évolution du PIB mondial en dollars par habitant de l'an un à 2010 == 
- 
-<html><fieldset class='yamfs'></html> 
-{{:user:yamina_abdallahi:ses:pibmondialmaddison2010.png|}} 
-<html></fieldset></html> 
- 
-Note : PIB par habitant en dollars internationaux Geary-Khamis de 1990. 
- 
-**Remarque :** on utilise le produit par tête pour donner une mesure de la croissance qui annule l’effet de population (2 pays peuvent avoir le même PIB, mais l’un est beaucoup plus peuplé que l’autre). 
- 
-''Source : The Maddison-Project, http://www.ggdc.net/maddison/maddison-project/home.htm, version 2013.'' 
- 
-== Document. L'évolution du PIB de la Chine en dollars par habitant de l'an un à 2010 == 
- 
-<html><fieldset class='yamfs'></html> 
-{{:user:yamina_abdallahi:ses:pibchinemaddison2010.png|}} 
-<html></fieldset></html> 
- 
-Note : PIB par habitant en dollars internationaux Geary-Khamis de 1990. 
- 
-''Source : The Maddison-Project, http://www.ggdc.net/maddison/maddison-project/home.htm, version 2013.'' 
- 
-== Pour aller plus loin : Document. Le PIB par pays en dollars américains courants == 
- 
-<html> 
-<div style="width:100%; line-height:2em" id="1"> 
-  <div style="background-color:#333; padding:0px 5px; font-weight:bold" id="2"> 
-    <div style="color:#fff; line-height:2em;" id="3"> 
-      <a href="http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NY.GDP.MKTP.CD/countries/1W?display=default" style="color:#fff;text-decoration:none;" class="active">PIB par pays en dollars américains courants</a> 
-    </div><!-- 3 --> 
-  </div><!-- 2 --> 
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-    widgetContext = { 'url': 'http://donnees.banquemondiale.org/widgets/indicator/0/web_widgets_2/NY.GDP.MKTP.CD/countries/1W', 'width': '100%', 'widgetid': 'web_widget_iframe_97441e513bb751e7ed39ce51c6783a47' }; 
-  </script> 
-  <div id="web_widget_iframe_97441e513bb751e7ed39ce51c6783a47"></div> 
-  <script src="http://donnees.banquemondiale.org/profiles/datafinder/modules/contrib/web_widgets/iframe/web_widgets_iframe.js"></script> 
-  <div id="4"><em>Data from <a href="http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NY.GDP.MKTP.CD/countries/1W?display=default" style="color:#CCC;">World Bank</a></em></div><!-- 4 --> 
-</div><!-- 1 --> 
-</html> 
- 
-''Source : Données sur les comptes nationaux de la Banque mondiale et fichiers de données sur les comptes nationaux de l'OCDE. Disponible en ligne : http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NY.GDP.MKTP.CD/countries/1W?display=default''. 
  
 ====== Quelles sont les sources de la croissance ? ====== ====== Quelles sont les sources de la croissance ? ======
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 == Document. La demande, moteur de la croissance == == Document. La demande, moteur de la croissance ==
  
-<html><fieldset class='yamfs'></html>+<WRAP box>
 Or donc, vous maîtresses de maisons pleines de patriotisme, élancez-vous dans les rues demain dès la première heure et rendez-vous à ces mirifiques soldes que la publicité nous vante partout. Vous ferez de bonnes affaires, car jamais les choses n'ont été aussi bon marché, à un point que vous ne pouviez même rêver. Faites provision de tout un stock de linge de maison, de draps et de couvertures pour satisfaire à vos moindres besoins. Et offrez-vous, par-dessus le marché, la joie de donner plus de travail à vos compatriotes, d'ajouter à la richesse du pays en remettant en marche des activités utiles, et de donner une chance et un espoir au Lancashire, au Yorkshire et à Belfast. Or donc, vous maîtresses de maisons pleines de patriotisme, élancez-vous dans les rues demain dès la première heure et rendez-vous à ces mirifiques soldes que la publicité nous vante partout. Vous ferez de bonnes affaires, car jamais les choses n'ont été aussi bon marché, à un point que vous ne pouviez même rêver. Faites provision de tout un stock de linge de maison, de draps et de couvertures pour satisfaire à vos moindres besoins. Et offrez-vous, par-dessus le marché, la joie de donner plus de travail à vos compatriotes, d'ajouter à la richesse du pays en remettant en marche des activités utiles, et de donner une chance et un espoir au Lancashire, au Yorkshire et à Belfast.
  
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 Car ce qu'il nous faut maintenant, c'est non pas nous serrer la ceinture, mais nous mettre en humeur de ranimer expansion et activité, ce qu'il nous faut, c'est agir, acheter des choses, créer des choses. Tout cela est le bon sens le plus évident assurément. En effet, prenons le cas-limite. Supposez que nous allions économiser la totalité de nos revenus et cessions de rien dépenser du tout. Eh ! Bien, tout le monde serait au chômage. Et avant longtemps nous n'aurions plus de revenus à dépenser. Personne ne serait plus riche d'un sou et, pour finir, il ne nous resterait plus qu'à mourir de faim, ce que nous aurions bien mérité pour avoir refusé de nous acheter des choses les uns aux autres et de prendre mutuellement notre linge à laver, car c'est ainsi que nous vivons tous. Et on peut en dire autant, et avec plus de raison encore, du travail des collectivités locales. Voici le moment pour les municipalités de faire preuve de dynamisme et de s'occuper de toutes sortes de modernisations raisonnables. Car ce qu'il nous faut maintenant, c'est non pas nous serrer la ceinture, mais nous mettre en humeur de ranimer expansion et activité, ce qu'il nous faut, c'est agir, acheter des choses, créer des choses. Tout cela est le bon sens le plus évident assurément. En effet, prenons le cas-limite. Supposez que nous allions économiser la totalité de nos revenus et cessions de rien dépenser du tout. Eh ! Bien, tout le monde serait au chômage. Et avant longtemps nous n'aurions plus de revenus à dépenser. Personne ne serait plus riche d'un sou et, pour finir, il ne nous resterait plus qu'à mourir de faim, ce que nous aurions bien mérité pour avoir refusé de nous acheter des choses les uns aux autres et de prendre mutuellement notre linge à laver, car c'est ainsi que nous vivons tous. Et on peut en dire autant, et avec plus de raison encore, du travail des collectivités locales. Voici le moment pour les municipalités de faire preuve de dynamisme et de s'occuper de toutes sortes de modernisations raisonnables.
-<html></fieldset></html>+</WRAP>
  
 ''Source : John Maynard Keynes, //The Listener//, extrait d'une émission ''Source : John Maynard Keynes, //The Listener//, extrait d'une émission
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 {{page>ses:lexique_de_ses#fonction_de_production}} {{page>ses:lexique_de_ses#fonction_de_production}}
 ---- ----
 +
 +Cette fonction de production permet donc d'expliquer une croissance « extensive » où la production croît proportionnellement à l'augmentation des facteurs de production travail et/ou capital.
  
 Dans les faits, on constate qu'il y a bien une relation entre facteurs de production et croissance. Si celle-ci peut subir l'influence d'éléments extérieurs, on voit qu'elle dépend de la nature de la combinaison productive dominante dans le pays considéré. Dans les faits, on constate qu'il y a bien une relation entre facteurs de production et croissance. Si celle-ci peut subir l'influence d'éléments extérieurs, on voit qu'elle dépend de la nature de la combinaison productive dominante dans le pays considéré.
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 == Document. La contribution des facteurs de production et de la productivité à la croissance de quelques pays == == Document. La contribution des facteurs de production et de la productivité à la croissance de quelques pays ==
  
-{{:ses:pibcontribpays.png|}}+{{:ses:pibcontribpays1995_2014.png|}}
  
 1. La productivité multifactorielle correspond ici à la notion de productivité globale des facteurs (PGF). 1. La productivité multifactorielle correspond ici à la notion de productivité globale des facteurs (PGF).
  
-''Source : Données extraites le 08 Sep 201510:47 UTC (GMT), de OECD.Stat. Disponible en ligne : http://stats.oecd.org/Index.aspx?DatasetCode=GDP&lang=fr#''+''Source : Données extraites le 16 Sep 201611h14 UTC (GMT), de OECD.Stat. Disponible en ligne : http://stats.oecd.org/Index.aspx?lang=fr&DataSetCode=PDB_GR#''
  
 **Rappel de lecture :** l'addition des différentes contributions -- en points de pourcentage -- permet d'obtenir le PIB -- en pourcentage. Autrement dit, le PIB est décomposé en différentes contributions. **Rappel de lecture :** l'addition des différentes contributions -- en points de pourcentage -- permet d'obtenir le PIB -- en pourcentage. Autrement dit, le PIB est décomposé en différentes contributions.
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 == Les dépenses intérieures de Recherche & Développement en France == == Les dépenses intérieures de Recherche & Développement en France ==
  
-<html><fieldset class='yamfs'></html>+<WRAP box>
 {{:ses:dird2009_2013.png|DIRD de la France en 2009-2013.}} {{:ses:dird2009_2013.png|DIRD de la France en 2009-2013.}}
-<html></fieldset></html>+</WRAP>
  
 1. PIB juin 2014, changement méthodologique et base 2010.\\ 1. PIB juin 2014, changement méthodologique et base 2010.\\
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 == Pour aller plus loin : Document. Nature & conséquences de quelques exemples historiques d'innovations == == Pour aller plus loin : Document. Nature & conséquences de quelques exemples historiques d'innovations ==
-<html><fieldset class='yamfs'></html>+<WRAP box>
 {{:ses:exempleshistoriquesinnovations.png?900|}} {{:ses:exempleshistoriquesinnovations.png?900|}}
-<html></fieldset></html>+</WRAP>
 ''Source : Robert Boyer, « La « nouvelle économie » au futur antérieur : histoire, théories, géographie », n°2001- 13, //Cahiers du Cepremap//, août 2001, p. 52. Disponible en ligne : http://www.cepremap.fr/depot/couv_orange/co0113.pdf'' ''Source : Robert Boyer, « La « nouvelle économie » au futur antérieur : histoire, théories, géographie », n°2001- 13, //Cahiers du Cepremap//, août 2001, p. 52. Disponible en ligne : http://www.cepremap.fr/depot/couv_orange/co0113.pdf''
  
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 == Document. Entrepreneurs et « esprits animaux » == == Document. Entrepreneurs et « esprits animaux » ==
  
-<html><fieldset class='yamfs'></html>+<WRAP box>
  
 Even apart from the instability due to speculation, there is the instability due to the characteristic of human nature that a large proportion of our positive activities depend on spontaneous optimism rather than on a mathematical expectation, whether moral or hedonistic or economic. Most, probably, of our decisions to do something positive, the full consequences of which will be drawn out over many days to come, can only be taken as a result of animal spirits—of a spontaneous urge to action rather than inaction, and not as the outcome of a weighted average of quantitative benefits multiplied by quantitative probabilities. Enterprise only pretends to itself to be mainly actuated by the statements in its own prospectus, however candid and sincere. Only a little more than an expedition to the South Pole, is it based on an exact calculation of benefits to come. Thus if the animal spirits are dimmed and the spontaneous optimism falters, leaving us to depend on nothing but a mathematical expectation, enterprise will fade and die;—though fears of loss may have a basis no more reasonable than hopes of profit had before. Even apart from the instability due to speculation, there is the instability due to the characteristic of human nature that a large proportion of our positive activities depend on spontaneous optimism rather than on a mathematical expectation, whether moral or hedonistic or economic. Most, probably, of our decisions to do something positive, the full consequences of which will be drawn out over many days to come, can only be taken as a result of animal spirits—of a spontaneous urge to action rather than inaction, and not as the outcome of a weighted average of quantitative benefits multiplied by quantitative probabilities. Enterprise only pretends to itself to be mainly actuated by the statements in its own prospectus, however candid and sincere. Only a little more than an expedition to the South Pole, is it based on an exact calculation of benefits to come. Thus if the animal spirits are dimmed and the spontaneous optimism falters, leaving us to depend on nothing but a mathematical expectation, enterprise will fade and die;—though fears of loss may have a basis no more reasonable than hopes of profit had before.
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 We should not conclude from this that everything depends on waves of irrational psychology. On the contrary, the state of long-term expectation is often steady, and, even when it is not, the other factors exert their compensating effects. We are merely reminding ourselves that human decisions affecting the future, whether personal or political or economic, cannot depend on strict mathematical expectation, since the basis for making such calculations does not exist; and that it is our innate urge to activity which makes the wheels go round, our rational selves choosing between the alternatives as best we are able, calculating where we can, but often falling back for our motive on whim or sentiment or chance. We should not conclude from this that everything depends on waves of irrational psychology. On the contrary, the state of long-term expectation is often steady, and, even when it is not, the other factors exert their compensating effects. We are merely reminding ourselves that human decisions affecting the future, whether personal or political or economic, cannot depend on strict mathematical expectation, since the basis for making such calculations does not exist; and that it is our innate urge to activity which makes the wheels go round, our rational selves choosing between the alternatives as best we are able, calculating where we can, but often falling back for our motive on whim or sentiment or chance.
-<html></fieldset></html>+</WRAP>
  
 ''Source : John Maynard Keynes, //Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie//, chap. 12, 1936. [[http://ebooks.adelaide.edu.au/k/keynes/john_maynard/k44g/chapter12.html|Disponible en ligne.]]'' ''Source : John Maynard Keynes, //Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie//, chap. 12, 1936. [[http://ebooks.adelaide.edu.au/k/keynes/john_maynard/k44g/chapter12.html|Disponible en ligne.]]''
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 ====== Quelles sont les limites de la croissance ? ====== ====== Quelles sont les limites de la croissance ? ======
  
-===== Comment expliquer l'instabilité de la croissance ? ===== 
  
-==== Une terminologie pas si simple... ==== 
- 
-Dans la théorie économique, il est devenu usuel (même si cela reste très discuté) de distinguer croissance économique « potentielle » et croissance économique « réelle » (ou « effective »).\\ 
-La croissance économique étant mesurée par le PIB, le PIB réel/effectif est celui qui est constaté et le PIB potentiel est une estimation statistique de la croissance potentielle. L'**écart de production** (ou « outputgap ») est alors la différence entre le PIB réel et le PIB potentiel.\\ 
-Dans un monde « idéal » (au sens de « idéal-typique »), c'est-à-dire un monde où aucune perturbation ne viendrait entraver le fonctionnement de l'économie, où les capacités de production (capital et travail) seraient pleinement utilisées sans susciter d'inflation, la croissance **potentielle ** serait réalisée. Cette croissance serait durable et stable. Elle représente donc la « tendance » (le « trend » en anglais) que devrait suivre la conjoncture.\\ 
-Dans la réalité, la croissance économique, dite **réelle** ou **effective**, est un phénomène instable, soumis à « des hauts et des bas » plus ou moins brusques et plus ou moins durables. Ces hauts et ces bas, ce sont les fluctuations économiques. 
- 
-== Définition des fluctuations économiques : == 
- 
----- 
-{{page>ses:lexique_de_ses#fluctuations_economiques&noheader}} 
----- 
- 
-== Les cycles économiques : des fluctuations économiques plus ou moins régulières  == 
- 
-{{page>ses:lexique_de_ses#cycles_economiques&noheader}} 
- 
-== Les différentes phases d'un cycle == 
- 
-  * L'expansion : correspondant à la phase ascendante d'un cycle, elle est un accroissement momentané et réversible de la conjoncture (accélération de la croissance économique). Elle se situe donc sur le court terme et ne doit pas être confondue avec la croissance. 
-  * La crise : 
-    * au sens strict, elle correspond au moment où la conjoncture économique se retourne, donc au point haut d'un cycle,  
-    * dans un sens plus large, elle correspond à une période caractérisée par le déclin global de la conjoncture. Elle englobe alors la crise au sens strict et la récession/dépression qui s'ensuit. 
-  * La récession : la définition de la récession est ambiguë. Pendant longtemps en France, les économistes ont considéré qu'elle correspondait à un ralentissement de la croissance, donc à sa baisse relative (baisse du taux de variation). Cependant, de plus en plus, les économistes considèrent que la récession correspond à une diminution du PIB durant deux trimestres consécutifs (baisse absolue)((Cette définition est souvent attribuée au NBER (//National Bureau of Economic Research//, organisme de recherche américain) qui dément cette paternité : "The NBER does not define a recession in terms of two consecutive quarters of decline in real GDP. Rather, a recession is a significant decline in economic activity spread across the economy, lasting more than a few months, normally visible in real GDP, real income, employment, industrial production, and wholesale-retail sales." Source : http://www.nber.org/cycles.html. Voir aussi : http://www.nber.org/cycles/recessions.html)). Dans ce second cas, elle est synonyme de **contraction**. 
- 
-== Document. Vous avez dit « récession » ? == 
- 
-<html><fieldset class='yamfs'></html> 
-{{http://vidberg.blog.lemonde.fr/files/2008/09/196-house2.1221691353.gif|Dessin humoristique parodiant la série Dr. House à propos de la récession}} 
-<html></fieldset></html> 
- 
-''Source : Martin Vidberg, « Une enquête du docteur maison », Blog //L'actu en patates//, 18 septembre 2008. Note disponible en ligne : http://vidberg.blog.lemonde.fr/2008/09/18/une-enquete-du-docteur-maison/'' 
- 
-  * La dépression : elle correspond à une diminution durable et de grande ampleur de la conjoncture. Elle s'étend généralement sur plusieurs années. Cette notion concerne bien sûr le PIB mais elle s'étend aux principaux agrégats macroéconomiques, en particulier l'emploi. 
- 
-Lorsque l'on compare croissance effective et croissance potentielle, deux situations se présentent : 
-  * La croissance effective est supérieure à la croissance potentielle : 
-    * On assiste alors à des tensions inflationnistes ainsi qu'à une dégradation du solde extérieur (hausse des importations). Les structures économiques ne sont pas suffisamment développées et/ou efficaces pour satisfaire la demande globale. L'inflation augmente donc (on parle de « surchauffe » de l'économie). 
-    * À court terme, il est possible de faire diminuer les tensions à l'aide d'une politique conjoncturelle restrictive (de rigueur), mais c'est surtout à long terme, à l'aide d'une politique structurelle de développement et de modernisation qu'il est possible de résoudre le problème. 
-  * La croissance effective est inférieure à la croissance potentielle : 
-    * On assiste alors à une montée du chômage. Les capacités de production sont sous-exploitées du fait d'une demande globale insuffisante. Le chômage augmente donc. 
-    * il est possible de soutenir la croissance à l'aide d'une politique conjoncturelle de relance.  
- 
-==== Quelques rappels de faits... ==== 
- 
-== Document. Le taux de croissance du PIB français à prix courants et constants == 
- 
-<html><fieldset class='yamfs'></html> 
-{{:user:yamina_abdallahi:ses:pibvolumevaleur2014.png?500|}} 
-<html></fieldset></html> 
- 
-''Source : Insee, Comptes nationaux - Base 2010. Disponible en ligne :  http://www.insee.fr/fr/ffc/figure/NATTEF08112.xls ({{:user:yamina_abdallahi:ses:pibvolumevaleur2014.xls|version ods}})'' 
- 
-== Pour aller plus loin : Document. PIB réel, production potentielle en milliards d'euros et écart de production en pourcentage de la France == 
- 
-<html><fieldset class='yamfs'></html> 
-{{:ses:productionreellepotentielle.png?500|}} 
-<html></fieldset></html> 
- 
-''Source : OCDE. ({{:ses:productionreellepotentielle.ods|version ods}})'' 
 ===== Une croissance mesurable ? ===== ===== Une croissance mesurable ? =====
  
-==== Les limites du PIB ==== 
- 
-Comme vous l'avez vu en Première, le PIB est un agrégat de la comptabilité nationale dont la construction, comme celle de tous les indicateurs statistiques, est loin d'être parfaite. Par conséquent, la mesure de la croissance économique qui en résulte n'est qu'un reflet partiel –-- et en partie biaisé --– de la réalité économique. 
- 
-=== 1. Une mesure incomplète === 
- 
-Pour commencer, le PIB ne permet qu'une mesure **incomplète** de la production dans la mesure où une partie de celle-ci échappe à la comptabilité nationale. C'est vrai notamment pour : 
-  * la production domestique, le plus souvent réalisée au sein du ménage, qui ne fait pas l'objet d'un échange sur le marché et n'a donc pas de prix. L'exemple typique étant celui du potager familial.\\ 
-  * la production bénévole, réalisée à titre gratuit, donc ne pouvant être évaluée par son prix non plus.\\ 
-  * la production souterraine (ou informelle). Il s'agit essentiellement l'activité non déclarée, qu'elle soit légale (comme le « travail au noir ») ou non (trafic, fraude et évasion fiscale). Elle peut faire l'objet d'une évaluation, mais le plus souvent approximative et sous-estimée.\\ 
-  * la production non marchande. Les services non marchands ne peuvent être évalués à un prix de marché, car ils ne sont pas vendus. Par convention, cette production est alors évaluée au coût de production, c’est-à-dire le montant de la rémunération (salaires + les cotisations sociales). C'est par exemple le cas du travail des enseignants des établissements publics. 
- 
-=== 2. Une inflation trompeuse === 
- 
-Ensuite, la mesure en valeur du PIB ne permet pas de distinguer l'évolution liée à l'inflation de celle liée à une hausse réelle de la richesse. Les données ainsi obtenues ne sont donc pas réellement comparables dans le temps : l’inflation est trompeuse (Keynes parle d'une « illusion monétaire »), car l'augmentation des prix fait mécaniquement augmenter le PIB en valeur alors qu'il n'y a pas nécessairement de hausse de la valeur ajoutée. Il faut ainsi raisonner sur l'évolution en volume, c'est-à-dire en termes de monnaie constante, et donc « déflater » la monnaie pour retirer l’inflation. Autrement dit, il faut calculer le PIB réel. 
- 
-=== 3. Une comparaison des pouvoirs d’achat difficile === 
- 
-=== 4. L'absence de prise en compte des externalités === 
- 
----- 
-{{page>ses:lexique_de_ses#externalites}} 
----- 
- 
-=== 5. Un indicateur strictement quantitatif === 
- 
-Il ne tient notamment pas compte du bien-être et du développement. 
- 
-Aussi existe-t-il d'autres indicateurs : c'est le cas, par exemple, de l'IDH, indicateur du développement. 
  
 ==== Développement & IDH ==== ==== Développement & IDH ====
Ligne 316: Ligne 149:
 == Document. Vers un développement durable ? == == Document. Vers un développement durable ? ==
  
-<html><fieldset class='yamfs'></html>+<WRAP box>
 « Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : « Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion :
  * le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et  * le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et
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  * un système administratif souple capable de s’autocorriger.  * un système administratif souple capable de s’autocorriger.
 Ces conditions sont en fait les objectifs que devraient se fixer tous ceux qui entreprennent des activités, nationales ou internationales, dans le domaine du développement. Ce qui compte, c’est la sincérité avec laquelle ces objectifs sont recherchés et l’efficacité des actions correctrices. » Ces conditions sont en fait les objectifs que devraient se fixer tous ceux qui entreprennent des activités, nationales ou internationales, dans le domaine du développement. Ce qui compte, c’est la sincérité avec laquelle ces objectifs sont recherchés et l’efficacité des actions correctrices. »
-<html></fieldset></html>+</WRAP>
  
 ''Source : Gro Harlem Brundtland ((Gro Harlem Brundtland, membre du Parti travailliste, ministre de l'Environnement de 1974 à 1979, première femme ministre d'État (chef du gouvernement) en Norvège (en 1981, de 1986 à 1989, et de 1990 à 1996), elle préside la Commission Mondiale sur l'Environnement et le Développement (ONU) à partir de 1983 qui publiera le rapport dont est issu ce document.)), « Vers un développement durable », //Notre Avenir à Tous//, Rapport de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’ONU //dit// Rapport Brundtland, chapitre 2, Avril 1987.'' ''Source : Gro Harlem Brundtland ((Gro Harlem Brundtland, membre du Parti travailliste, ministre de l'Environnement de 1974 à 1979, première femme ministre d'État (chef du gouvernement) en Norvège (en 1981, de 1986 à 1989, et de 1990 à 1996), elle préside la Commission Mondiale sur l'Environnement et le Développement (ONU) à partir de 1983 qui publiera le rapport dont est issu ce document.)), « Vers un développement durable », //Notre Avenir à Tous//, Rapport de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’ONU //dit// Rapport Brundtland, chapitre 2, Avril 1987.''
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 == Document. Comment est calculée l'empreinte écologique ? == == Document. Comment est calculée l'empreinte écologique ? ==
  
-<html><fieldset class='yamfs'></html>+<WRAP box>
 L'empreinte écologique mesure les surfaces biologiquement productives de terre et d'eau nécessaires pour produire les ressources qu'un individu, une population ou une activité consomme et pour absorber les déchets générés, compte tenu des technologies et de la gestion des ressources en vigueur. Cette surface est exprimée en hectares globaux, c'est-à-dire des hectares ayant une productivité égale à la productivité biologique mondiale moyenne. Les calculs d'empreinte utilisent les facteurs de rendement pour prendre en compte les différences de productivité biologique nationale (par exemple, des tonnes de blé par hectare britannique ou argentin) et des facteurs d'équivalence pour prendre en compte les différences de productivité mondiale selon le type de milieu (par exemple, la moyenne de productivité mondiale des forêts par rapport à la moyenne mondiale des terres cultivées). Les valeurs de l'empreinte et de la biocapacité sont calculées annuellement par le Global Footprint Network. […] L'empreinte écologique mesure les surfaces biologiquement productives de terre et d'eau nécessaires pour produire les ressources qu'un individu, une population ou une activité consomme et pour absorber les déchets générés, compte tenu des technologies et de la gestion des ressources en vigueur. Cette surface est exprimée en hectares globaux, c'est-à-dire des hectares ayant une productivité égale à la productivité biologique mondiale moyenne. Les calculs d'empreinte utilisent les facteurs de rendement pour prendre en compte les différences de productivité biologique nationale (par exemple, des tonnes de blé par hectare britannique ou argentin) et des facteurs d'équivalence pour prendre en compte les différences de productivité mondiale selon le type de milieu (par exemple, la moyenne de productivité mondiale des forêts par rapport à la moyenne mondiale des terres cultivées). Les valeurs de l'empreinte et de la biocapacité sont calculées annuellement par le Global Footprint Network. […]
-<html></fieldset></html>+</WRAP>
  
 ''Source : WWF, //Rapport Planète Vivante 2008//, octobre 2008, p.42. Disponible en ligne : http://assets.panda.org/downloads/lpr_wwf_2008_french.pdf'' ''Source : WWF, //Rapport Planète Vivante 2008//, octobre 2008, p.42. Disponible en ligne : http://assets.panda.org/downloads/lpr_wwf_2008_french.pdf''
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 <note tip>L'empreinte écologique peut être utilisée comme exemple d'indicateur permettant de pallier aux limites du PIB dans la mesure des effets de la croissance sur l'environnement. </note> <note tip>L'empreinte écologique peut être utilisée comme exemple d'indicateur permettant de pallier aux limites du PIB dans la mesure des effets de la croissance sur l'environnement. </note>
  
-== Document. Un « poids » écologique inégal entre les pays ==+== Document. Un « poids » écologique inégal entre les pays : Pays créditeurs et débiteurs écologiques ==
  
-<html><fieldset class='yamfs'></html> +<WRAP box> 
-{{http://www.footprintnetwork.org/images/Biocapacity_Deficit_Reserve_2011data.jpg?900|Pays créditeurs et débiteurs écologiques en 2011}} +<html> 
-<html></fieldset></html>+<embed width="100%" height="600px" src="http://www.footprintnetwork.org/ecological_footprint_nations/" /> 
 +</html> 
 +</WRAP>
  
-''Source : Global Footprint Network, //National Footprint Accounts//, Édition 2015. Version interactive disponible en ligne : http://www.footprintnetwork.org/ecological_footprint_nations/''+''Source : Global Footprint Network, //National Footprint Accounts//, Édition 2016. Version interactive disponible en ligne : http://www.footprintnetwork.org/ecological_footprint_nations/''
  
 De façon générale, il est aisé de constater les disparités mondiales en matière d'atteintes à l'environnement : De façon générale, il est aisé de constater les disparités mondiales en matière d'atteintes à l'environnement :
Ligne 390: Ligne 225:
 == Document. Évolution de la population, l'empreinte écologique et la biocapacité mondiales == == Document. Évolution de la population, l'empreinte écologique et la biocapacité mondiales ==
  
-<html><fieldset class='yamfs'></html>+<WRAP box>
 {{:ses:footprint_and_biocapacity_results_2008.png|Courbes d'évolution de la population, l'empreinte écologique et la biocapacité mondiales}} {{:ses:footprint_and_biocapacity_results_2008.png|Courbes d'évolution de la population, l'empreinte écologique et la biocapacité mondiales}}
-<html></fieldset></html>+</WRAP>
  
 ''Source : Global Footprint Network, National Footprint Accounts, Édition 2008. Disponible en ligne : http://www.footprintnetwork.org/download.php?id=509'' ''Source : Global Footprint Network, National Footprint Accounts, Édition 2008. Disponible en ligne : http://www.footprintnetwork.org/download.php?id=509''
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 En terme d'évolution : En terme d'évolution :
   * La population mondiale n'a cessé d'augmenter alors que les ressources disponibles sont restées relativement stables (ce qui est cohérent avec la pensée de Malthus).   * La population mondiale n'a cessé d'augmenter alors que les ressources disponibles sont restées relativement stables (ce qui est cohérent avec la pensée de Malthus).
-  * L'empreinte écologique augmente de façon importante, et ce à un rythme plus rapide que celui de la population, dépassant la biocapacité totale durant les années 1980(ce qui est, là encore, cohérent avec la pensée de Malthus).+  * L'empreinte écologique augmente de façon importante, et ce à un rythme plus rapide que celui de la population, dépassant la biocapacité totale durant les années 1980 (ce qui est, là encore, cohérent avec la pensée de Malthus).
  
 == Document. Empreinte écologique et biocapacité de la France == == Document. Empreinte écologique et biocapacité de la France ==
  
-<html><fieldset class='yamfs'></html+<WRAP box
-{{http://www.footprintnetwork.org/images/trends/2015/france.png}} +{{http://www.footprintnetwork.org/images/trends/2016/france.png}} 
-<html></fieldset></html>+</WRAP>
  
 ''Source : Global Footprint Network. Disponible en ligne : http://www.footprintnetwork.org/fr/index.php/GFN/page/trends/france/'' ''Source : Global Footprint Network. Disponible en ligne : http://www.footprintnetwork.org/fr/index.php/GFN/page/trends/france/''
  
-Note : //per capita// signifie « par tête »/« par habitant ».+Note 1 //per person// ou //per capita// signifie « par tête »/« par habitant ».\\ 
 +Note 2 : La qualité des données est mesurée sur une échelle de 1 à 6, 6 étant la meilleure qualité et 1 la plus faible.
  
-  * Concernant la France, l'écart entre l'empreinte et la biocapacité semble se stabiliser autour de 2 hectares par habitant.+  * Concernant la France, l'écart entre l'empreinte et la biocapacité semble se stabiliser autour d'un déficit de 2 hectares globaux par habitant. En 2012, la biocapacité de la France est de 3,1 hectares globaux par habitant et l'empreinte écologique de 5,1 hectares globaux par habitant, ce qui entraine un déficit de 2 hectares par habitant.
  
 Ainsi, de façon plus générale, lorsqu'il est question de développement durable, le constat redonne une relative validité aux thèses malthusiennes. Ainsi, de façon plus générale, lorsqu'il est question de développement durable, le constat redonne une relative validité aux thèses malthusiennes.
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 Cet exemple peut être, en particulier, étendu à l'ensemble des matières premières nécessaires à la production humaine. Cet exemple peut être, en particulier, étendu à l'ensemble des matières premières nécessaires à la production humaine.
  
-Les ressources naturelles renouvelables ne sont par pour autant exemptes de risques. On constate notamment l'aggravation des menaces pesant sur la biodiversité. Celle-ci peut se définir à la fois en terme de variété et d'importance des espèces et des écosystèmes. Ainsi, on assiste à une réduction de la biodiversité concernant les ressources halieutiques, cynégétiques et végétales.+Les ressources naturelles renouvelables ne sont par pour autant exemptes de risques. On constate notamment l'aggravation des menaces pesant sur la biodiversité. Celle-ci peut se définir à la fois en terme de variété et d'importance des espèces et des écosystèmes. Ainsi, on assiste à une réduction de la biodiversité concernant les ressources halieutiques, cynégétiques et végétales.\\ 
 +Cette réduction de la biodiversité s'explique, d'abord, par la sur-exploitation des ressources qui peuvent conduire à la disparition de certaines espèces. Elle s'explique, ensuite, par la prolifération d'espèces invasives et nuisibles qui menacent les autres. Elle s'explique, enfin, par les menaces qui pèsent sur l'habitat naturel des différentes espèces.
  
 **Voir Document 6 & 7. Dossier documentaire développement durable.** **Voir Document 6 & 7. Dossier documentaire développement durable.**
Ligne 436: Ligne 273:
 == 1.1.3. La dégradation de l'environnement == == 1.1.3. La dégradation de l'environnement ==
  
-À ce problème de l'épuisement des ressources naturelles s'ajoute celui de la dégradation de l'environnement (qui n'est d'ailleurs pas sans lien). En effet, en produisant, les agents économiques sont à l'origine d'externalités négatives et, en particulier, d'émissions polluantes et de rejets de déchets en quantité de plus en plus importante.+À ce problème de l'épuisement des ressources naturelles s'ajoute celui de la dégradation de l'environnement (qui n'est d'ailleurs pas sans lien, comme dans le cas de l'empoisonnement des ressources ou de la propagation de maladies). En effet, en produisant, les agents économiques sont à l'origine d'externalités négatives et, en particulier, d'émissions polluantes et de rejets de déchets en quantité de plus en plus importante.
  
 **Rappel :** **Rappel :**
Ligne 444: Ligne 281:
 ---- ----
  
-Or, ces effets négatifs sont d'autant plus problématiques à résoudre qu'ils sont difficilement mesurables, que l'attribution des responsabilités quant à leur origine est souvent impossible et qu'il est difficile d'en traiter les conséquences.+Or, ces effets négatifs sont d'autant plus problématiques à résoudre qu'ils sont difficilement mesurables, que l'attribution des responsabilités quant à leur origine est souvent impossible et qu'il est difficile d'en traiter les conséquences. C'est tout particulièrement vrai s'agissant du changement climatique.
  
 **Voir Document 3 & 4. Dossier documentaire développement durable.** **Voir Document 3 & 4. Dossier documentaire développement durable.**
Ligne 524: Ligne 361:
  
 Le principe de précaution est d'abord définit de la façon suivante, lors de la Conférence de Rio : \\ Le principe de précaution est d'abord définit de la façon suivante, lors de la Conférence de Rio : \\
-<html><fieldset class='yamfs'></html>+<WRAP box>
 « Pour protéger l'environnement, des mesures de précaution doivent être largement appliquées par les Etats selon leurs capacités. En cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l'absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l'adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l'environnement. » « Pour protéger l'environnement, des mesures de précaution doivent être largement appliquées par les Etats selon leurs capacités. En cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l'absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l'adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l'environnement. »
-<html></fieldset></html>+</WRAP>
 ''Source : Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement, Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement,, Principe 15, Rio de Janeiro, Brésil,3-14 juin 1992. Disponible en ligne : http://www.un.org/french/events/rio92/rio-fp.htm'' ''Source : Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement, Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement,, Principe 15, Rio de Janeiro, Brésil,3-14 juin 1992. Disponible en ligne : http://www.un.org/french/events/rio92/rio-fp.htm''
  
 Ce principe de précaution est formulé de la façon suivante lorsqu'il entre dans la Constitution française en 2005 :\\ Ce principe de précaution est formulé de la façon suivante lorsqu'il entre dans la Constitution française en 2005 :\\
-<html><fieldset class='yamfs'></html>+<WRAP box>
 « Lorsque la réalisation d'un dommage, bien qu'incertaine en l'état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l'environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d'attributions, à la mise en oeuvre de procédures d'évaluation des risques et à l'adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage. » « Lorsque la réalisation d'un dommage, bien qu'incertaine en l'état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l'environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d'attributions, à la mise en oeuvre de procédures d'évaluation des risques et à l'adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage. »
-<html></fieldset></html>+</WRAP>
 ''Source : Charte de l'environnement (ajoutée à la Constitution de 1958 par la loi constitutionnelle n°2005-205 du 1er mars 2005), Article 5, 2004. Disponible en ligne : http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/la-constitution/la-constitution-du-4-octobre-1958/charte-de-l-environnement-de-2004.5078.html'' ''Source : Charte de l'environnement (ajoutée à la Constitution de 1958 par la loi constitutionnelle n°2005-205 du 1er mars 2005), Article 5, 2004. Disponible en ligne : http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/la-constitution/la-constitution-du-4-octobre-1958/charte-de-l-environnement-de-2004.5078.html''
  
Ligne 563: Ligne 400:
 == Pour aller plus loin : Document. Design principles illustrated by long-enduring CPR [common pool of ressources] institutions == == Pour aller plus loin : Document. Design principles illustrated by long-enduring CPR [common pool of ressources] institutions ==
  
-<html><fieldset class='yamfs'></html>+<WRAP box>
 « 1. Clearly defined boundaries\\ « 1. Clearly defined boundaries\\
 Individuals or households who have rights to withdraw resource units from the CPR must be clearly defined, as must the boundaries of the CPR itself. Individuals or households who have rights to withdraw resource units from the CPR must be clearly defined, as must the boundaries of the CPR itself.
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 8. Nested enterprises\\ 8. Nested enterprises\\
 Appropriation, provision, monitoring, enforcement, conflict resolution, and governance activities are organized in multiple layers of nested enterprises. » Appropriation, provision, monitoring, enforcement, conflict resolution, and governance activities are organized in multiple layers of nested enterprises. »
-<html></fieldset></html>+</WRAP>
  
 ''Source : Elinor Ostrom, //Governing the Commons: The Evolution of Institutions for Collective Action//, Cambridge University Press, 1990, p. 90.'' ''Source : Elinor Ostrom, //Governing the Commons: The Evolution of Institutions for Collective Action//, Cambridge University Press, 1990, p. 90.''
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