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Alexis Henri Charles de Clérel, vicomte de Tocqueville, est né le 29 juin 1805 à Verneuil-sur-Seine en Île de France. Il est mort à Cannes le 16 avril 1859. Tocqueville est un aristocrate, originaire d'une famille noble de Normandie.
Penseur et homme politique, il est considéré comme un auteur essentiel de la sociologie et de la science politique. Il est possible de parler à son propos de « précurseur ». En effet, la sociologie et la science politique ne sont pas encore réellement constituées en disciplines scientifiques à son époque et c'est Raymond Aron qui, en vérité, en fait un sociologue en donnant une postérité à ses travaux.
Juriste de formation, il est licencié en 1827 et est nommé juge auditeur 1) au tribunal de Versailles cette même année.
Il y fait une rencontre déterminante dans sa vie, celle de Gustave Auguste Bonnin de la Bonninière, comte de Beaumont (1802-1866), lui aussi juriste, penseur et homme politique. En 1831, ils partent ensemble aux États-Unis avec pour mission d'y étudier le système pénitentiaire américain (ils en reviennent début 1832). Grand ami de Tocqueville, Gustave de Beaumont partage avec lui des idées (il écrit en collaboration avec lui, Du système pénitentiaire aux États-Unis, publié en 1833, puis, seul, Marie, ou de l'Esclavage aux États-Unis, publié en 1835) et des activités (il est arrêté comme lui le 2 décembre 1851, car opposé au coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte, et se retire de la vie politique après sa libération quelques jours plus tard) politiques. Il écrira également, après un voyage en Irlande, L'Irlande sociale, politique et religieuse (1839).
Au retour de son voyage, Tocqueville publie De la démocratie en Amérique (en 1835 pour le premier volume et 1840 pour le deuxième). Il se marie avec Mary Motley, d'origine anglaise.
Il s'engage dans une carrière politique une partie de sa vie. Il exercera notamment les fonctions de député de la Manche (de 1839 à 1851), conseiller général de la Manche (de 1842 à 1852), président du Conseil général de la Manche (de 1849 à 1851), membre de l'Assemblée constituante (en 1848, à la suite de la chute de la monarchie de juillet), enfin ministre des Affaires étrangères (entre juin et octobre 1849 au sein du gouvernement Odilon Barrot).
Il abandonne la vie politique en 1851 (à la suite du coup d'État du 2 décembre 1851 auquel il est opposé). Il publiera ensuite L'Ancien Régime et la Révolution en 1856.
Issu d'un milieu conservateur, Tocqueville est pourtant un penseur libéral 2). Il s'intéresse au changement social et aux transformations du lien social. Il étudie en particulier le passage d'une société aristocratique hiérarchisée à une société d'égaux. Ce passage ne se réduit pas à un changement de régime politique.
Pour Tocqueville, l'apparition de la démocratie comme système politique est une tendance inéluctable des sociétés. Elle trouve son origine dans le processus d'égalisation des conditions, processus auquel elle est intimement liée. La dynamique qui en résulte contribue à expliquer le changement social, en particulier l'évolution des liens sociaux.
Tocqueville a eu l'occasion de s'intéresser à l'étude des système politiques, qu'il s'agisse du système français, tout au long de sa carrière, ou américain, au cours de son voyage aux États-Unis. Il cherche en particulier à comprendre l'avènement de la démocratie et sa spécificité par rapport aux autres régimes.
Source : Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, troisième partie, chapitre 26, tome II, 1840. (Version en ligne)
Source : Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, note de bas de page, troisième partie, chapitre 26, tome II, 1840. (Version en ligne)
Source : Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, introduction, tome I, 1835. (Version en ligne)
Source : Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, deuxième partie,
chapitre 1, tome II, 1840. (Version en ligne)
Source : Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, deuxième partie,
chapitre 13, tome II, 1840. (Version en ligne)
Il s'agit donc d'un processus :
Passion humaine pour l'égalité ⇒ lutte contre les inégalités ⇒ réduction des écarts entre les hommes et par là même uniformisation des modes de vie.
Tocqueville s’interroge sur la question de savoir si la passion des individus pour l’égalité ne va pas finir par détruire leur liberté. Autrement dit, les individus ne seront-ils pas prêts à accepter une situation de servitude au nom de l'égalité entre eux ?
Source : Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, deuxième partie, chapitre 1, tome II, 1840. (Version en ligne)
Les risques associés à cette société démocratique, sont en effet une indifférence aux affaires publiques qui se traduit par un repli sur la sphère privée, et une tyrannie de la majorité, qui enlève aux individus leur libre-arbitre.
Ces deux éléments peuvent conduire à une forme de despotisme doux, « maternel ». Ainsi, paradoxalement, les sociétés démocratiques sont susceptibles d’engendrer des régimes politiques despotiques.
Pour commencer, qu'est-ce que le matérialisme ?
C'est la préférence pour les biens « matériels », par opposition à ceux de l'esprit (spirituels). Dans notre société, cela se traduit par le consumérisme.
Tocqueville parle à son propos de : « petits et vulgaires plaisirs dont ils emplissent leur âme » (les individus).
Source : Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, note de bas de page, deuxième partie, chapitre 15, tome II, 1840. (Version en ligne)
Source : Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, deuxième partie, chapitre 2, tome II, 1840. (Version en ligne)
Source : Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, quatrième partie, chapitre 6, tome II, 1840. (Version en ligne)
Source : Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, deuxième partie, chapitre 7, tome I, 1835. (Version en ligne)
Source : Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, première partie, chapitre 2, tome II, 1840. (Version en ligne)
Source : Pierre Bourdieu, Questions de sociologie, Éditions de Minuit, 1980, p. 222-235.
Source : Pierre Bréchon, La France aux urnes. Soixante ans d’histoire électorale, Les études de la Documentation française, 5e édition, 2009, repris par TNS Sofres. Disponible en ligne
Source : Daniel Gaxie, « Les enjeux citoyens de la professionnalisation politique », Mouvements n°18, La Découverte, novembre/décembre 2001, p. 21 à 27. Disponible en ligne (doi)
Les travaux de Tocqueville gardent toute leur actualité pour expliquer les transformations des sociétés contemporaines. Ils permettent en particulier de comprendre les difficultés à concilier liberté et égalité dans les sociétés démocratiques. Lorsqu'il s'intéresse aux comportements individuels, il contribue à expliquer comment, paradoxalement, ils peuvent aboutir à la résurgence du despotisme.
Bibliographie de ses oeuvres majeures :
Pour aller plus loin :