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L'art de la dissertation

La dissertation s'appuyant sur un dossier documentaire est une des deux épreuves écrites – au choix avec l'épreuve composée – de la spécialité Sciences économiques et sociales en Terminale. Sa durée est de 4 heures, coefficient 16.

Pour un rappel des caractéristiques des différentes épreuves du Bac en SES, il est possible de se référer à la présentation suivante :

Le programme officiel en précise la nature :

« Objectifs de l'épreuve : compétences et connaissances évaluées

Il est demandé au candidat :
- de répondre à la question posée par le sujet ;
- de construire une argumentation à partir d'une problématique qu'il devra élaborer ;
- de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet, notamment celles figurant dans le dossier ;
- de rédiger en utilisant le vocabulaire économique et social spécifique approprié à la question et en organisant le développement sous la forme d'un plan cohérent qui ménage l'équilibre des parties.
Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l'expression et du soin apporté à la présentation.
Les objectifs de l'épreuve figureront en introduction du sujet distribué aux candidats.

Structure de l'épreuve

Le libellé du sujet de la dissertation invite le candidat à poser et à traiter, d'une façon organisée et réfléchie, un problème exigeant un effort d'analyse économique et/ou sociologique et politique.
Pour aider le candidat à asseoir son travail sur des informations précises, un dossier est mis à sa disposition. Ce dossier ne doit ni borner son horizon (en le détournant du recours à ses propres connaissances), ni lui servir de prétexte à un commentaire systématique et détaillé.
Il comporte trois ou quatre documents de nature strictement factuelle.
Il s'agit principalement de données statistiques (graphique, tableau, carte, radar, etc.) ; un document texte peut figurer dans le dossier documentaire à condition qu'il soit lui aussi strictement factuel (chronologie, extrait d'entretien, monographie, récit de vie, compte rendu d'enquêtes, etc.). Chaque document statistique ne devra pas dépasser 120 données chiffrées et le texte éventuel comporter plus de 2 500 signes. »

Source : BO spécial n°2 du 13 février 2020, Épreuve de l'enseignement de spécialité « sciences économiques et sociales » de la classe de terminale de la voie générale à compter de la session 2021 de l'examen du baccalauréat. Disponible en ligne : https://www.education.gouv.fr/bo/20/Special2/MENE2001800N.htm (version pdf)

« Rien ne sert de courir, il faut partir à point »

Tout comme pour l'EC, la gestion du temps est un élément important de la réussite de la dissertation. Rappelons que la durée de l'épreuve – 4 heures – est à la fois un temps très long si on ne l'exploite pas pleinement et très court s'il n'est pas géré correctement.

Durant l'année, aidez-vous de votre montre pour évaluer le temps minimum qui vous est nécessaire à chacune des étapes de l'épreuve et tenter de l'optimiser.

Le tableau suivant est donné à titre indicatif, pour vous aider à mieux gérer votre temps. Cependant, c'est à vous d'ajuster les temps indiqués à votre propre façon de faire (selon que vous êtes plus ou moins rapide pour lire les documents, pour rédiger…).

Tableau indiquant les temps à consacrer à chacune des étapes de la dissertation (Version odp)

Les étapes de construction de la dissertation

La méthode de construction de la dissertation peut se découper en différentes étapes indispensables :

Choix du sujet :

La toute première étape consiste à prendre connaissances des deux sujets. Après une lecture attentive, mais rapide des énoncés, demandez-vous lequel (EC ou dissertation) maîtrisez-vous le mieux ?
Idéalement, vous devez faire votre choix non pas en fonction de la nature de l'épreuve (avec souvent des arguments douteux du type “je ne prends jamais la dissertation, c'est trop dur” ou, à l'inverse, “je prends toujours la dissertation, il y a moins de questions”), mais en fonction du thème traité.
Il faut consacrer à ce choix suffisamment de temps, tout en essayant de le faire le plus rapidement possible (environ 5 minutes, si vous le pouvez) car vous ne devez pas – sous aucun prétexte – changer de sujet en cours d'épreuve, ce serait kamikaze !

Analyse du sujet :

Une fois le choix du sujet arrêté, il faut en faire l'analyse. Pour cela, il faut notamment distinguer les notions/concepts et la consigne :

Lors de la lecture des énoncés, il est utile de souligner et/ou encadrer, ces deux types de termes pour en faciliter le repérage.

Quels sont les notions/concepts du sujet ? À quel(s) chapitres/parties du programme se rapporte-t-elles ?

Il faut repérer les notions/concepts figurant dans l'énoncé et les situer dans le programme (chapitre/partie du cours). Elles devront absolument être définies dans l'introduction de la dissertation. Ces notions permettent de déterminer le « problème » à traiter (de quoi on parle ?).
Exemples (les notions sont en gras) : « Dans quelle mesure les employés constituent-ils un groupe social particulier ? ».

Quelle est la consigne ?

Il faut également repérer la consigne donnée par l'énoncé. Elle permet de savoir le « traitement » du sujet attendu (ce qu'il faut faire, ce que le sujet implique comme démarche et que l'on repère généralement grâce au verbe utilisé).
Exemples : « Dans quelle mesure », « Peut-on dire », « Montrez que », « Démontrez que », « Analysez », « Étudiez »…

Astuce : on élimine les termes que l'on n'a pas retenu dans l'analyse de l'énoncé et on relit le sujet sans. On voit alors si le sujet est « déformé » par l'absence de ces termes.

Construction de la problématique :

Il faut cerner les « enjeux » du sujet, c'est-à-dire déterminer l'ensemble des problèmes/questions que l'on doit se poser pour pouvoir répondre au sujet (cf. « le problème de la boulangerie »).

L'énoncé ne donne pas, le plus souvent, la problématique de façon explicite (ou même parfois implicite). Il s'agit donc de la construire. Or l'on sait que, pour chaque sujet, il peut y avoir plusieurs problématiques. Il faut donc trouver la meilleure : celle qui permet de traiter l'ensemble des aspects du sujet tout en exploitant au mieux ses connaissances.

Quelle démarche pour construire la problématique ?

Répondre à la question posée par le sujet nécessite de se poser d'autres problèmes qui y sont liés, puis de les inscrire dans un raisonnement logique centré sur « la » question structurante : celle que pose le sujet et qui doit structurer le devoir. C'est cette démarche qui aboutit à la problématique.

Les questions à se poser pour construire la problématique :

  • Pourquoi cette question (celle du sujet) est-elle importante/intéressante à étudier ? (pourquoi ?)
  • Que faut-il réussir à montrer pour y répondre ? (comment ?)
  • Cette question concerne-t-elle particulièrement certain(e)s pays/zone(s) géographique(s) ? (où)
  • Cette question concerne-t-elle particulièrement certaines dates/périodes ? (quand ?)
  • Cette question concerne-t-elle particulièrement certains acteurs économiques ? (qui ?)

Plan provisoire :

Dans un sujet de dissertation, le candidat doit trouver lui-même le plan. Il doit donc commencer par proposer un plan provisoire (2/3 grandes parties et éventuellement ébauche de sous-parties) qu'il peaufinera au fur et à mesure de la réflexion.

Question fréquente : doit-on rédiger la dissertation en 2 ou 3 parties ?

Le candidat peut choisir un plan en 2 ou 3 parties. Théoriquement, le choix se fait en fonction du sujet et des connaissances.

Cependant, un plan en 3 parties est souvent plus difficile à traiter (cela ne veut pas dire impossible !) en temps limité si on ne maîtrise pas le sujet. En effet, un plan en 3 parties suppose une véritable maîtrise du sujet pour ne pas :

  • répéter les mêmes arguments,
  • donner des arguments sans lien avec la question posée (« hors-sujet »)
  • donner des arguments sans consistance (« remplissage »).

Il a, par contre, l'avantage de permettre une problématisation plus aboutie et d'être souvent plus complet.

À l'inverse, un plan en 2 parties est plus simple à structurer mais donne souvent lieu à une argumentation moins approfondie.

Au final, chacun a des avantages et des inconvénients.
En pratique, les élèves de SES (au bac) rédigent majoritairement la dissertation en 2 parties.
Pour finir, il faut savoir que la pratique de la dissertation en 2 parties est plus commune chez les économistes et celle en 3 parties chez les sociologues mais ce n'est pas une règle générale.

Voici une présentation brève de différents types de plans auxquels vous pouvez avoir recours dans le cadre d'une dissertation (certains sont plus courants que d'autres) :

  • Les plans « inventaire » ou « plan tiroir » :
    • I. Les causes de A ; II. Les conséquences de A
    • I. Les caractéristiques de A ; II. Les causes de A ; III. Les conséquences de A
    • I. Les objectifs et instruments de A ; II. Les résultats de A
    • I. Les objectifs de A ; II. Les instruments de A ; III. Les résultats de A
  • Les plans « dialectiques » :
    • I. Oui ; II. Mais
    • I. Non ; II. Mais
    • I. Thèse ; II. Antithèse ; III. Synthèse
  • Les plans « antonymiques » :
    • I. Les causes structurelles de A ; II. Les causes conjoncturelles de A
    • I. Les causes externes de A ; II. Les causes internes de A
    • I. L'analyse micro de A ; II. L'analyse macro de A
    • I. L'analyse du côté de l'offre de A ; II. L'analyse du côté demande de A
    • I. Les effets pervers de A ; II. Les effets vertueux de A
    • I. Les effets à court terme de A ; II. Les effets à long terme de A
    • I. Les effets directs de A ; II. Les effets indirects de A
    • I. Les effets quantitatifs de A ; II. Les effets qualitatifs de A
  • Les plans « comparatifs » :
    • I. Les différences entre A et B ; II. Les ressemblances entre A et B
    • I. Les divergences entre A et B ; II. Les convergences entre A et B
  • Les plans « relationnels » :
    • I. Les effets de A sur B ; II. Les effets de B sur A

Mobilisation des connaissances :

Remarque : Ne surtout pas « analyser » le dossier avant de faire ce travail. Vous seriez prisonnier de votre lecture.

Pour commencer, rappelez-vous que avez des connaissances (si si), qu'il est nécessaire de mobiliser. Le contraire supposerait que vous viviez sur une île déserte !
Ensuite, il est important de comprendre qu'il ne s'agit pas de se souvenir de tout ce qui a été appris mais seulement de ce qui peut servir à répondre à la question posée par le sujet (autrement dit, il ne s'agit pas de “réciter” le cours…). Il peut s'agir de notions, mécanismes, auteurs, exemples factuels, données statistiques, etc.

Pour mobiliser efficacement ses connaissances, il est utile de se poser les questions suivantes :

  • Quel(s) concept(s) (autres que ceux de l'énoncé) peut-on mobiliser pour traiter le sujet ?
  • Quel(s) auteur(s)/théorie(s) peut-on mobiliser pour traiter le sujet ?
  • Quel(s) exemple(s) factuel(s)/donnée(s) chiffrée(s) peut-on mobiliser pour traiter le sujet ?

Pour préparer la rédaction de la dissertation, pensez à indiquer la partie dans laquelle sera utilisé chacun des éléments précédents.

Les étapes 1 à 4 représentent environ 15 min.

Analyse des documents 1 à 3/4 :

Il faut faire une lecture détaillée des documents, afin d'en extraire toutes les informations utiles au traitement du sujet – analyses, exemples, données – et éliminer celles qui sont superflues.

Pour permettre une analyse efficace des documents, il est utile de se poser les questions suivantes :

  • Quelles sont les informations importantes dans ce document et en quoi sont-elles utiles au traitement du sujet ? (lien avec la question posée)
    • Quels sont les exemples les plus pertinents pour justifier/illustrer les informations précédentes ?
    • Quels sont les faits/chiffres les plus pertinents pour justifier/illustrer les informations précédentes ?
  • Quels calculs peut-il être utile de faire pour analyser/regrouper les données de façon pertinente ?
  • En vous appuyant sur vos connaissances personnelles, que pouvez-vous déduire/conclure de ces informations ? Comment pouvez-vous compléter/tirer des conclusions de ces informations ?

Pour préparer la rédaction de la dissertation, il ne faut pas oublier de :

  • Donner une brève définition des termes/concepts importants utilisés,
  • Indiquer, pour chaque élément, la partie dans laquelle il sera utilisé,
  • Noter la référence du document pour chacun des éléments.
Attention à la paraphrase !

Il faut compter 45 minutes environ – 1 heure maximum – pour l'ensemble des documents. Autrement dit, à peine plus de 10 minutes par document s'il y en a 4.

Le plan détaillé

Il s'agit d'établir le plan définitif et détaillé de la dissertation. Tous les éléments qui seront traités dans la dissertations devront y figurer (on ne doit plus avoir besoin de « réfléchir » après cette étape).

La rédaction de la dissertation

Le plan détaillé élaboré, il faut rédiger l'introduction et la conclusion au brouillon avant de rédiger le développement.
Rédigées à la suite l'une de l'autre, elles apparaissent souvent plus claires (surtout la conclusion, trop souvent rédigée à la hâte à la fin de l'épreuve…) et permettent ainsi de délimiter le point de départ et d'arrivée de la réflexion.

Voyons en quoi consiste les différents éléments à prendre en compte lors de la rédaction :

« La forme est consubstantielle au fond »

Comme il est indiqué clairement dans le Bulletin officiel et sur chacun des sujets de bac (dissertation comme EC) : “Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l’expression et du soin apporté à la présentation.” (BO spécial n°7 du 6 octobre 2011).

Autrement dit, rendre une copie peu soignée, pleine de fautes d'orthographe et de syntaxe, copieusement raturée ou amidonnée au “blanc”, expose à perdre de précieux points !

Il faut être vigilant quant au français :

— Attention notamment à l’orthographe des termes du domaine : « déveloPpement », « consomMation », « emprUnt », etc.

— … voire aux néologismes (« favorisation » n'existe pas !).

— Attention également à la précision dans l'emploi du vocabulaire : par exemple, dans l'expression « le travail devient plus important », le terme « important » ne permet pas de déterminer s'il s'agit de l'aspect « quantitatif » (niveau de l'offre de travail) ou « qualitatif » (productivité).

— Attention enfin aux confusions dans l'emploi des termes/expression : par exemple, une augmentation du taux d'alphabétisation signifie une hausse de la proportion de personnes qui ne sont pas analphabètes, donc une baisse de la proportion d'analphabètes (et non l'inverse !).

— On ne commence pas une phrase par « c'est-à-dire » ni par « mais ».

— Évitez les phrases trop longues. Privilégiez, dans la mesure du possible, la structure « une idée, une phrase ».

— De même, il ne s'agit pas de faire du Proust, du Flaubert ou du Zola : la forme est certes « consubstantielle » au fond mais, surtout, le fond précède la forme !

Les questions à se poser à la fin de la rédaction :
– Ai-je rédigé en respectant l'orthographe et la syntaxe ? Ai-je corrigé les fautes au moment de la relecture ?
– Ai-je soigné la présentation de ma copie ?

L'introduction

L'accroche

1. Elle doit vous permettre « d'accrocher » l'attention du lecteur (votre correcteur).

2. Elle doit, pour cela, permettre d'amener/d'introduire le sujet.

3. Il peut s'agir :

  • d'une donnée statistique (par exemple, chiffre du chômage pour un sujet portant sur la situation de l'emploi…)
  • d'un fait d'actualité (par exemple, le sommet de Copenhague sur le climat pour un sujet portant sur le développement durable…)

⇒ ce sont les exemples les plus courants mais il peut s'agir également :

  • d'une citation d'auteur (par exemple, la formule d'Helmut Schmidt « les profits d'aujourd'hui font les investissements de demain et les emplois d'après-demain » pour un sujet portant sur le lien entre l'investissement et la croissance…) ou, plus généralement d'un(e) théorie/concept/paradoxe célèbre (par exemples, la théorie de avantages comparatifs de Ricardo pour montrer l'intérêt des échanges internationaux dans un sujet sur le commerce international ; la notion d'habitus de Bourdieu pour montrer le processus d'intériorisation des normes et des valeurs dans un sujet sur la reproduction sociale ; le paradoxe d'Olson pour montrer le conflit entre l'intérêt individuel et l'intérêt collectif dans un sujet sur les mouvements sociaux…)

⇒ Il peut aussi s'agir d'accroches plus « originales » :

  • d'une référence à la littérature (par exemple, la dénonciation de la misère ouvrière par Steinbeck dans Les raisins de la colère pour illustrer les critiques de l'OST dans un sujet sur l'organisation du travail ou les conflits sociaux…).
  • d'une référence à la musique (par exemple, la critique sociale portée par les chansons de groupes/chanteurs comme Trust — Antisocial —, Renaud — Hexagone — ou Grand corps malade — Vu de ma fenêtre ou d'autres dans un sujet sur les inégalités…).
  • d'une référence au cinéma (par exemple, le personnage de “Tanguy” dans le film du même nom pour illustrer les changements de la famille dans un sujet sur la socialisation…).
Deux choses à retenir :
— Il vaut mieux pas d'accroche qu'une mauvaise accroche…
— Lorsque l'on n'a pas d'idée d'accroche, une astuce peut être de commencer par situer le terme principal du sujet.

L'annonce du sujet & de la problématique

Il s'agit de montrer que l'on a compris de quoi on allait parler. Pour cela, après avoir repris l'énoncé du sujet, il faudra préciser certains points essentiels :

Le cadre spatio-temporel

S'agissant du cadre spatio-temporel, deux cas de figure se présentent :

— Le cadre est explicitement mentionné dans l'énoncé : dans ce cas, il suffira d'en préciser le sens, lorsque c'est nécessaire.
Exemple 1 : Les classes sociales permettent-elles de rendre compte de la structure sociale actuelle en France ? (Amérique du Nord, 2015)
⇒ Aucune difficulté particulière ici, puisqu'il s'agit simplement de restreindre le sujet au cas de la France.
Exemple 2 : Quelles sont les difficultés des États membres de l'Union économique et monétaire pour coordonner leurs politiques conjoncturelles ? (France métropolitaine, 2016)
⇒ Sans en exiger une liste exhaustive, on attendra ici que le candidat situe les États-membres en question (à noter que la définition de la notion d'UEM amène de toute façon ici à cette précision).
Exemple 3 : Y a-t-il une remise en cause de l'intégration sociale aujourd'hui ? (Antilles-Guyane, 2016)
⇒ Là encore, pas de difficulté dans la mesure où le sujet est restreint à la période récente (le terme “aujourd'hui” étant à interpréter comme période “actuelle”/“proche”).

– Le cadre n'est pas mentionné dans l'énoncé : dans ce cas, c'est le candidat qui est censé déterminer, par lui-même, un cadre spatio-temporel. C'est particulièrement vrai pour le cadre temporel qui est rarement précisé. Cela dit, l'analyse des documents permet généralement de dégager un cadre spatio-temporel implicite (à partir des exemples de pays/zones mentionnés dans les documents, de la période sur laquelle porte les dits documents, des exemples d'évènements cités, etc.). Par ailleurs, il est parfois implicite dans l'énoncé.
Exemple : Pourquoi les frontières entre les classes sociales ont-elles tendance à se brouiller ? (France métropolitaine, 2013)
⇒ Ici, le cadre temporel est implicite. En effet, c'est à partir des Trente glorieuses que la question de l'atténuation – voire de la disparition – de ces frontières se pose.

La définition des termes

Comment rédiger une définition ?

Les pièges à éviter : on évite les définitions trop générales, trop restrictives, mais aussi les définitions négatives (dire ce que quelque chose n'est pas sans dire ce que c'est), normatives (porter un jugement de valeur ou présenter une définition biaisée) ou tautologiques (on n'utilise pas un terme de la même famille pour en définir un autre).

On commence par situer le terme à définir (catégorie à laquelle il appartient, domaine…) et on en donne une définition générale.
Ensuite, on en donne les caractéristiques précises. On peut en donner la description, l'origine, le mécanisme, le résultat…
S'il s'agit d'un concept mesurable, on mentionne son (ses) instruments de mesure/indicateurs.

La problématique
Astuce : on peut présenter sa problématique en mettant en valeur les articulations logiques.
« Répondre à cette question nécessite de démontrer que…. de s'interroger sur… »
« Démontrer que… implique de rechercher si…
On peut aussi poser des questions mais on évite la « liste à la Prévert ».

Le plan

L'annonce de plan est relativement simple dans la mesure où il s'agit d'annoncer les grandes parties du plan détaillé construit précédemment.
Différentes formulations classiques peuvent être utilisées :

  • Dans une première partie…, dans une seconde partie…
  • Dans un premier temps…, dans un second temps…
  • En premier lieu…, en second lieu…
  • D’abord…, ensuite…, enfin…
  • D’une part…, d’autre part…

Le développement

Une fois l'introduction recopiée sur la copie, on commence la rédaction des différentes parties du plan. En aucun cas, il ne s'agit de rédiger au « fil de la plume » (il faut suivre le plan détaillé).
Rappelons qu'il faut soigner la syntaxe et l'orthographe (et bien sûr l'écriture) et ne pas oublier de rédiger des transitions (1 ou 2 phrases) entre les parties.
Enfin, la rédaction terminée, on peut recopier la conclusion et se relire.

Il faut compter 2 heures pour la rédaction du développement (donc la 1/2 du temps !).

Modèle de plan détaillé en 2 parties :

I. 1ère grande partie :

Phrase d'annonce de partie : introduit l'objectif général de la 1ère partie en lien avec la problématique et annonce les grandes sous-parties (2 ou 3 maximum).

  • A. Première sous-partie :
    • Phrase d'annonce de sous-partie : annonce les principaux arguments de la sous-partie A (2 ou 3 maximum).
    • 1. Premier argument :
      • Énoncé de l'argument et lien avec la question
      • Éléments d'explication/justification
      • Illustration
    • 2. Deuxième argument :
      • Énoncé de l'argument et lien avec la question
      • Éléments d'explication/justification
      • Illustration…
    • 3. Troisième argument éventuel…
  • B. Deuxième sous-partie :
    • Phrase d'annonce de sous-partie : annonce les principaux arguments de la sous-partie B (2 ou 3 maximum).
    • 1. Premier argument :
      • Énoncé de l'argument et lien avec la question
      • Éléments d'explication/justification
      • Illustration
    • 2. Deuxième argument :
      • Énoncé de l'argument et lien avec la question
      • Éléments d'explication/justification
      • Illustration…
    • 3. Troisième argument éventuel…
  • C. Troisième sous-partie éventuelle…

Phrase de transition : bilan de la première partie et lien avec la deuxième partie.

II. Deuxième partie :

Phrase d'annonce de partie : introduit l'objectif général de la deuxième partie en lien avec la problématique et annonce les grandes sous-parties (2 ou 3 maximum).

  • A. Première sous-partie :
    • Phrase d'annonce de sous-partie : annonce les principaux arguments de la sous-partie A (2 ou 3 maximum).
    • 1. Premier argument :
      • Énoncé de l'argument et lien avec la question
      • Éléments d'explication/justification
      • Illustration
    • 2. Deuxième argument :
      • Énoncé de l'argument et lien avec la question
      • Éléments d'explication/justification
      • Illustration…
    • 3. Troisième argument éventuel…
  • B. Deuxième sous-partie :
    • Phrase d'annonce de sous-partie : annonce les principaux arguments de la sous-partie B (2 ou 3 maximum).
    • 1. Premier argument :
      • Énoncé de l'argument et lien avec la question
      • Éléments d'explication/justification
      • Illustration
    • 2. Deuxième argument :
      • Énoncé de l'argument et lien avec la question
      • Éléments d'explication/justification
      • Illustration…
    • 3. Troisième argument éventuel…
  • C. Troisième sous-partie éventuelle…

Phrase de conclusion de partie : bilan de la deuxième partie.

La conclusion

Comme l'introduction, elle est rédigée entièrement au brouillon et sera recopiée après le développement.

Le mieux est de rédiger la conclusion directement à la suite de l'introduction. La réflexion sur le sujet étant terminée, le plan détaillé construit et l'introduction rédigée, sa rédaction sera plus fluide et fera mieux apparaître la cohérence d'ensemble du raisonnement.

Elle est constituée de deux éléments :

  • Bilan de l'argumentation et réponse à la problématique du sujet : le bilan de l'argumentation, c'est-à-dire le rappel des principaux éléments de votre argumentation ainsi que la réponse – claire – à la problématique posée par le sujet.
  • Ouverture : une ouverture, comme son nom l'indique, consiste à “ouvrir” sur une nouvelle réflexion. Cette ouverture consiste le plus souvent à poser une autre question “scientifique” (question à laquelle il est donc possible de répondre sous la forme d'une nouvelle argumentation structurée, par exemple, dans le cadre d'un nouveau sujet de bac). Il peut s'agir d'une question conduisant à élargir le sujet traité précédemment (question plus “générale”), d'une question connexe (autre aspect du thème traité), ou encore d'une question portant sur un élément marginal du sujet (la question revenant à “zoomer” sur cet élément).
Il faut éviter absolument les ouvertures dites “sur le futur” (par exemple, les ouvertures du type “pourra-t-on un jour éradiquer le phénomène du chômage ?”, “…la pauvreté dans le monde”…) qui peuvent être lourdement pénalisées. Il vaut mieux ne pas rédiger d'ouverture que d'en rédiger une mauvaise !

Il faut compter 5 minutes pour rédiger la conclusion et 5 minutes pour la recopier.

Exercices d'application

ses/dissertation_ses.txt · Dernière modification: 2020/11/14 19:03 de yam