L'épreuve composée (EC) est une des deux épreuves écrites de 1er groupe — au choix avec la dissertation — du Bac en Sciences économiques et sociales. Sa durée est de 4 heures pour un coefficient 7.
Pour un rappel des caractéristiques des différentes épreuves du Bac en SES, il est possible de se référer à la présentation suivante :
Le programme officiel la caractérise ainsi :
« Objectifs de l'épreuve : compétences et connaissances évaluées
Cette épreuve comprend trois parties.
II sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l'expression et du soin apporté à la présentation.
Les « objectifs de l'épreuve » figureront en introduction du sujet distribué aux candidats. »
Source : BO spécial n°7 du 6 octobre 2011, Baccalauréat général, série économique et sociale : épreuve obligatoire de sciences économiques et sociales et épreuves de spécialité d'économie approfondie et de sciences sociales et politiques, à compter de la session 2013.
L'EC est donc constituée de trois parties distinctes qu'il faut traiter avec méthode. Accessoirement, comme pour la dissertation, il faut se souvenir que : « La forme est consubstantielle au fond ».
Contrairement à ce que croient souvent les candidats au Bac ES, l'épreuve composée de SES est loin d'être « facile », l'une des principales difficultés étant la gestion du temps. Comme le dit le proverbe, il est impératif d'apprendre à bien utiliser les 4 heures imparties à l'EC (cela vaut pour la dissertation).
Pour commencer, il faut retirer les 5 minutes nécessaires à la lecture et au choix du sujet qui va être traité (EC ou dissertation). Il ne reste déjà plus que 3h55.
À la fin de l'épreuve, il est indispensable de prendre 5 minutes pour relire la copie (notamment la troisième partie) et corriger les éventuelles fautes d'orthographe ou de syntaxe (qui peuvent être lourdement pénalisées et gênent la lecture des correcteurs). Il n'y a donc en réalité que 3h50 pour traiter l'ensemble de l'EC.
De plus, il ne faut en aucun cas dépasser 2h15 pour les deux premières étapes du travail (lecture et choix du sujet, mobilisation des connaissances et étude d'un document), cela nuirait gravement à la qualité de la troisième partie qui nécessite un temps de réflexion de 1h55 minimum.
Une fois le choix du sujet arrêté, ici l'EC, les 40 minutes suivantes vont être consacrées à la mobilisation des connaissances. Cette phase est d'autant plus importante que la première partie de l'EC compte pour 6 points, soit près d'un tiers de la note.
Comme son nom l'indique, la première partie de l'EC repose sur la mobilisation — et donc la maîtrise — des connaissances du programme de SES, qu'il s'agisse des concepts, des auteurs, des théories ou des mécanismes étudiés en cours. Ainsi, aucun document n'accompagne les questions. C'est donc au candidat seul qu'il revient de sélectionner, dans ce qu'il a appris, les connaissances pertinentes pour répondre aux questions posées.
Ces questions sont au nombre de deux et chacune compte pour 3 points. Les deux questions sont ainsi d'égale importance (il ne peut notamment pas y avoir une “petite” et une “grande” question). Le barême de chacune des questions est indiqué dans le sujet.
Les deux questions n'ont pas de lien entre elles et peuvent porter sur des parties complètement différentes du programme qu'il s'agisse d'économie, de sociologie ou de regards croisés. Il peut donc y avoir une question d'économie et une de sociologie, une de sociologie et une de regards croisés, une d'économie et une de regards croisés mais aussi deux d'économie, deux de sociologie ou encore deux de regards croisés.
Exemple 1 [Sujet France métropolitaine, 2012] :
« 1. Montrez que la différenciation des produits peut être à l’origine d’une compétitivité hors prix. (3 points) »
« 2. En quoi la solidarité organique se distingue-t-elle de la solidarité mécanique chez Durkheim ? (3 points) »
Exemple 2 [Sujet Liban, 2013] :
« 1. Illustrez par trois exemples la diversité des conflits sociaux. (3 points) »
« 2. Montrez que les inégalités économiques et sociales peuvent se cumuler. (3 points) »
Exemple 3 [Sujet France métropolitaine, 2014] :
« 1. Comment la flexibilité du marché du travail peut-elle réduire le chômage ? (3 points) »
« 2. À quels risques économiques peuvent s’exposer les pays qui mènent une politique protectionniste ? (3 points) »
Répondre aux questions de connaissances ne consistent pas à réciter sans discernement un cours que l'on aurait appris par cœur. Pour être capable de répondre correctement — et de façon exhaustive — aux questions posées, il importe de comprendre les différents termes du sujet :
— Il faut repérer les notions/concepts figurant dans l'énoncé et les situer dans le programme (chapitre/partie du cours). Elles devront absolument être définies dans la réponse. Ces notions permettent de déterminer le « problème » à traiter (de quoi on parle ?).
— Il faut également repérer la consigne donnée par l'énoncé. Elle permet de savoir le « traitement » de la question attendu (ce qu'il faut faire, ce que la question implique comme démarche et que l'on repère généralement grâce au verbe utilisé).
Les questions de la première partie peuvent être généralement classées en deux catégories.
Elles servent à vérifier ce que le candidat “sait” (ou ne sait pas…). Elles visent donc à tester la maitrise du programme par le candidat (notions, outils…). Ce sont souvent les questions les plus “faciles”. Pour autant, les énoncés ne sont pas toujours posés sous une forme “directe”.
Remarque générale : un terme ne peut être défini par lui-même ou par un terme de la même « famille ».
Exemples : questions portant sur des définitions, des caractéristiques, des exemples.
Elles peuvent porter sur des mécanismes ou encore sur des faits.
Exemples : questions portant sur des relations causales, sur l'accélérateur, les effets d'une politique publique.
⇒ Il s'agit ici non seulement d'expliquer une relation de cause à effet mais aussi d'apporter la/preuve(s) de sa réalité/validité.
⇒ Cette question implique elle aussi de maîtriser la/les notion(s). Dans le cas inverse, le candidat n'est pas en mesure de choisir les exemples les plus pertinents.
⇒ Cette question implique de montrer les différences entre les notions, ce qui revient à vérifier que les deux notions sont maîtrisées.
Le travail d'analyse des questions fait, il faut construire la réponse au brouillon. Mobiliser les connaissances acquises durant l'année (les fameuses connaissances personnelles), constitue moins un travail de restitution que de sélection et de structuration.
Pour cela, il est utile de noter au brouillon les notions, mécanismes, etc. qui viennent à l'esprit et qui sont liés au sujet (cela évitera, entre autre, de perdre des idées en cours de route).
Surtout, il importe de bien structurer sa réponse, donc d'organiser les éléments que l'on souhaite développer.
Durant la rédaction, il faut toujours relier précisément la réponse à la question : il faut répondre « à toute la question, seulement à la question », sans perdre de vue ce qui est demandé (« expliquer », « interpréter », « définir »…).
La plupart des réponses peuvent être rédigées en respectant le triptyque “énoncé, explication/argumentation, justification/illustration”. Autrement dit, on doit toujours pouvoir répondre aux trois questions suivantes :
Que dit-on ? Quelle est l'idée ?
C'est simplement la réponse globale à la question. C'est également le moment où est défini la ou les notions de l'énoncé. Elle peut faire l'objet d'une phrase introductive (le plus souvent) mais aussi d'une phrase conclusive.
Pourquoi le dit-on ?
Il s'agit d'expliquer ce qui a conduit à la réponse apportée (mécanisme, théorie).
Pourquoi a-t-on raison de le dire ?
Il s'agit d'apporter la preuve que la réponse est juste (au sens de vraie) et/ou de donner des exemples mettant en jeu les mécanismes/théories précédemment expliqués.
Elle consiste à tester le niveau de compréhension d'un document du candidat. Elle peut porter sur la maîtrise des savoir-faire. Elle vise dans tout les cas à vérifier la capacité du candidat à lire correctement les données d'un document statistique.
Exemples :
⇒ Il s'agit ici, de tester la capacité du candidat à lire et interpréter des données exprimées sous forme de quantiles.
⇒ Là aussi, il s'agit de vérifier la capacité du candidat à lire et interpréter des données statistiques, ici en étant capable de confronter trois séries de données (Allemagne, France, Espagne), exprimées sous forme d'indices, sur un même objet (PIB en volume).
La principale difficulté de l'EC2 réside dans le fait que la question ne porte pas tant sur la maîtrise des connaissances (même si elle ne les exclut pas) que sur celle des savoir-faire.
Bien entendu, il semble difficile, par exemple, d'envisager de répondre à la question posée en Polynésie en 2016 sans connaître la définition de la redistribution ou sans être capable de décomposer le revenu disponible brut (indispensable à la compréhension des données du document). Pour autant, c'est bien la maîtrise de l'analyse statistique (ici d'un indicateur de dispersion, le quintile) qui est l'enjeu de la question.
La rédaction de la réponse se fait en deux temps :
Pour commencer, il est indispensable de présenter le document de façon explicite :
La référence au document doit être impérativement complète.
Dans un second temps, il faut répondre à la question proprement dite. Ici, le plus simple est de procéder en “entonnoir”, c'est-à-dire du général au particulier :
On commence par le constat général permettant de répondre à la question, celui-ci devant être appuyé par des données chiffrées.
Ensuite, on entre davantage dans les détails, là encore en justifiant à l'aide de données chiffrées. Selon les documents, on cherchera notamment, les minima et maxima, les données similaires, les écarts entre données, les “anomalies”…
Dans tous les cas, et dans la mesure où l'objectif est de montrer que le candidat sait “manipuler” les données, il devra opérer des calculs en s'appuyant sur les savoir-faire quantitatifs exigibles dans le programme.
Partie en travaux.
La troisième partie de l'épreuve composée, nommée « Raisonnement s'appuyant sur un dossier documentaire » est notée sur 10 points. Autrement dit, elle représente la moitié de l'épreuve de SES et ne doit donc être — en aucun cas — négligée. C'est d'ailleurs la partie qui requiert le plus de temps (il faut compter 1h55 au minimum).
Les critères d'évaluation du programme officiel :
« Le libellé du sujet invite le candidat à développer un raisonnement, à rassembler et mettre en ordre des informations pertinentes issues du dossier documentaire et de ses connaissances personnelles. Le dossier documentaire mis à la disposition du candidat ne doit ni borner son horizon (en le détournant du recours à ses propres connaissances), ni lui servir de prétexte à une paraphrase ou à un commentaire systématique et détaillé. Il comporte 2 ou 3 documents de nature différente (textes, graphiques, tableaux statistiques, schémas, etc.). Chaque texte ne devra pas dépasser 2 500 signes et chaque document statistique comporter plus de 120 données chiffrées. »
Source : BO n°30 du 04-09-1997, Baccalauréat, Épreuves de sciences économiques et sociales de la série ES du baccalauréat général.
Il faut compter 55 minutes entre l'analyse du sujet et la construction du plan détaillé.
— Comme déjà vu pour les parties précédentes, il faut repérer les notions/concepts figurant dans l'énoncé et les situer dans le programme (chapitre/partie du cours). Elles devront absolument être définies dans l'introduction du RDD. Ces notions permettent de déterminer le « problème » à traiter (de quoi on parle ?).
— Il faut également repérer la consigne donnée par l'énoncé. Elle permet de savoir le « traitement » du sujet attendu (ce qu'il faut faire, ce que le sujet implique comme démarche et que l'on repère généralement grâce au verbe utilisé). C'est elle qui vous permettra de repérer la problématique implicite du sujet.
Problématique à déterminer.
Sous plan
Dossier documentaire et des connaissances personnelles.
Le RDD doit être structuré : il comporte une brève introduction, un développement en plusieurs parties (leur nombre n'est pas limité), une brève conclusion. Pour autant, ce n'est pas une mini-dissertation (même si elle a des points communs avec elle) mais ce rapprocherait plus d'une note de synthèse ou d'une présentation de cours.
En sachant que dans l’idéal :
Introduction :
Développement :
I. Première partie de la synthèse
II. Seconde partie de la synthèse
III. Troisième partie de la synthèse
IV. Quatrième partie de la synthèse
etc.
Conclusion :
Il est indispensable de mobiliser les documents, de façon explicite, dans le développement. Pour autant, contrairement à l'EC2, les documents ne font pas l'objet d'une présentation mais sont mobilisés directement dans le corps de l'argumentation.
Exemples de formulation : Dans le texte…., l'auteur montre… ; Tel élément est bien illustré/montré par l'article/ouvrage… ; Comme le montre le document écrit par…., telle chose…
Par contre, tout comme dans l'EC2, il est bienvenu de faire des calculs lorsqu'il s'agit de documents statistiques pour affiner l'argumentation… et pour montrer que l'on a compris le document.